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L’essentiel du dimanche politique.
Par ANNE-CHARLOTTE DUSSEAULX
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NOUVEAU CHAPITRE. Comment s’est passé votre week-end ? On espère qu’il a été moins chargé que celui de Michel Barnier, qui multiplie les rendez-vous. Certes, il est depuis jeudi le nouveau Premier ministre de la France. De quoi bousculer son agenda. Celui qui s’attelait ces derniers mois à écrire ses mémoires, comme l’a relaté La Tribune Dimanche, aura quelques chapitres à ajouter. La question que tout le monde se pose : combien ? Il est trop tôt pour le savoir, alors Dimanchissime se penche sur ses débuts à Matignon. Voici le menu du jour :
— Michel Barnier, sa méthode, son équipe.
— Le RN souffle le chaud et le froid.
— Déficit : Paris demande un délai à Bruxelles.
QUI SUIS-JE ? OÙ VAIS-JE ? Après avoir esquissé ses priorités vendredi soir au 20 heures de TF1 (vous trouverez un résumé ici), Michel Barnier a détaillé sa méthode ce week-end. “Je ne suis pas là pour faire de l’esbroufe”, a-t-il assuré hier lors d’un déplacement — son premier — à l’hôpital Necker, à Paris. “Je crois qu’il faut comprendre pour agir. (…) On comprend mieux en écoutant les gens”, a poursuivi le Premier ministre, qui avait lancé jeudi lors de la passation de pouvoir : “Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité.”
A la une. Pour que tout le monde comprenne bien, ce n’est pas à un, mais à deux journaux, le JDD et La Tribune Dimanche, que Barnier a accordé des “confidences”. Dans le premier — dont il a reçu les journalistes à Matignon samedi midi entre deux rendez-vous (on y revient après) —, le Savoyard a indiqué vouloir incarner “un espoir pour la France”, car “il va falloir que les choses bougent”, et s’est dit “soucieux de servir” et de “relever la ligne d’horizon, individuelle pour chacun, collective pour la France”.
Les portes grandes ouvertes. Dans le second, Barnier vante sa “culture du compromis dynamique” (sic), apprise à Bruxelles comme commissaire européen, “où chacun garde son identité”. Parce qu’il mènera, assure-t-il, “une politique qui ne sera pas seulement de droite”.
Ils y voient un signe. Le fait que le nouveau PM reçoive, dans son bureau, et en premier, le JDD, dirigé depuis un an par Geoffroy Lejeune, prouve “la mainmise lepéniste sur Matignon”, ont iXé, entre autres, l’Ecologiste Marine Tondelier ou le député Benjamin Lucas (Génération.s).
Explication de texte. Barnier a profité de ses “confidences” dans le JDD pour revenir sur sa formule “les gens d’en bas”, prononcée jeudi lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal et dénoncée à gauche, notamment par La France insoumise. “Moi, je viens d’en bas, il n’y a pas d’ambiguïté”, y a-t-il affirmé, refusant toute accusation en mépris de classe.
Faire au mieux. Hier, à l’hôpital Necker, c’est un autre de ses propos qui a fait parler. Le nouveau locataire de Matignon, qui veut faire de la santé l’une de ses “priorités” a-t-il dit, a d’ores et déjà annoncé, devant les soignants, qu’il ne ferait “pas de miracle”. “Sans faire de miracle, on peut faire des progrès”, a-t-il justifié dans la foulée face aux micros et caméras.
On connaît (presque) la date. Pour en savoir plus sur les mesures qu’il entend mettre en œuvre, il faudra attendre sa déclaration de politique générale, qui aura lieu “début octobre”, à l’Assemblée nationale. La session ordinaire débute le 1er octobre, mais des interrogations demeurent sur la convocation ou non d’une session extraordinaire en septembre.
On le note : en passant, un pilier de l’ex-majorité a confié son scepticisme, dans Le Parisien, sur la nouvelle séparation des rôles, apparemment, conclue entre l’Elysée et Matignon (“le président doit présider, le gouvernement doit gouverner”, dixit Barnier sur TF1 vendredi soir) : “Macron décidait de tout. Est-ce qu’il va accepter de lâcher le manche ? J’ai un petit doute…”
QUI VOIS-JE ? Des “confidences” à la presse, et des rencontres à Matignon. Depuis sa nomination, le PM s’est entretenu avec, dans l’ordre : Gabriel Attal, le trio Laurent Wauquiez-Bruno Retailleau-Gérard Larcher (LR), puis Jean Castex vendredi … Yaël Braun-Pivet et Elisabeth Borne, samedi … la team Horizons Edouard Philippe-Laurent Marcangeli (qui en a fait le débrief sur BFM TV cet après-midi)-Claude Malhuret, ainsi que François Bayrou (MoDem) aujourd’hui.
Et la gauche ? Les représentants du Nouveau Front populaire devraient aussi être reçus, écrivait Le Parisien. Pour le moment, “on n’a pas été invité”, a déclaré l’Insoumis Manuel Bompard ce matin sur Europe 1. Quant au RN, Marine Le Pen a estimé normal, dans La Tribune Dimanche, de ne pas encore avoir reçu de carton d’invitation : “Je juge cohérent qu’il consulte d’abord dans l’optique de constituer son gouvernement [le RN n’y participera pas]. Passé cette étape, il consultera, j’imagine, les différentes forces politiques.”
Et les syndicats ? Invitée de France Inter ce midi, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a déclaré ne pas avoir eu “de contact” avec Michel Barnier, mais souhaite qu’une rencontre puisse se tenir “très rapidement”. Sur les retraites, “si on se dit qu’on rouvre les discussions, a minima on suspend la réforme” et “on évite que l’âge continue d’évoluer” jusqu’à 64 ans, a plaidé la syndicaliste.
CASTING. C’est la question du moment, et tout l’enjeu pour Barnier qui doit prouver qu’il sait rassembler : qui composera son équipe ministérielle ? “Ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite comme je l’entends dire”, a insisté le nouveau chef vendredi soir sur TF1. Il y aura donc : “des gens de [sa] famille politique” (la droite, si vous n’avez pas tout suivi) ; “peut-être, peut-être” des ministres sortants ; “oui, des gens de gauche”, car “il y a de bonnes idées partout”.
On veut des noms. La presse dominicale s’est donc intéressée à ceux qui pourraient en être, ceux qui voudraient en être — la nuance est importante — et ceux qui ont déjà dit qu’ils ne seraient pas de l’aventure.
A droite, “il y en a plein qui rêvent matin, midi et soir qu’on les appelle’, ironisait déjà hier dans Le Parisien un cadre LR (qui peut-être en rêve aussi ? s’interroge votre infolettre). Le quotidien citait, en vrac : Bruno Retailleau, qui “n’ira pas à n’importe quel prix” … le député Philippe Juvin qui se verrait bien à la Santé (il est médecin de formation) … la sénatrice Agnès Evren … et son collègue Mathieu Darnaud. Qu’en sera-t-il du député Vincent Jeanbrun, un proche de Barnier, qui a évoqué les priorités du nouveau gouvernement dans La Tribune Dimanche ? L’hebdomadaire parlait aussi d’Olivier Marleix à la Justice … du trésorier de LR Daniel Fasquelle … et de la députée Virginie Duby-Muller.
Sans oublier : David Lisnard, dont le nom a circulé pour le poste de PM, mais qui “a été bloqué par ceux qui pensent à 2027”, a-t-il avancé dans le JDD, avant de refuser de répondre sur un éventuel avenir ministériel. Ou encore Xavier Bertrand qui, après avoir failli pousser les portes de Matignon, ne serait finalement pas contre un ministère régalien.
Faut pas pousser. “Ce ne sera pas la caverne d’Ali Baba. Il n’y aura pas 18 ministères pour LR, il ne faut pas rêver”, a tempéré toutefois un stratège de la droite dans La Tribune Dimanche.
Chez les sortants, plusieurs ne cachent pas leur volonté d’en être de nouveau. Sur la liste, selon Le Parisien : Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Aurore Bergé, Catherine Vautrin et Gérald Darmanin. “Si on lui propose le Quai d’Orsay, je suis sûr qu’il acceptera”, soufflait un député EPR à propos de ce dernier.
Au passage : d’après La Tribune Dimanche, François Bayrou, qui se serait bien vu ministre de Bernard Cazeneuve — “J’étais partisan de sa nomination” à Matignon, a déclaré le président du MoDem ce midi sur RTL — ou de Xavier Bertrand, a confié à quelques proches préférer demeurer haut-commissaire au Plan.
Les mots d’un autre. Puisqu’on en parle, pour sa première prise de parole — quelque peu cryptique — depuis la nomination de Barnier, Bernard Cazeneuve a cité Pierre Mendès France sur X cet après-midi, semblant préférer la stratégie des petits pas au grand soir : “La multiplicité des promesses n’a jamais garanti l’étendue des résultats. Mieux valent des propositions provisoirement incomplètes mais honnêtement adaptées aux possibilités que les panneaux-réclame dont on a abusé.”
OÙ EST LA GAUCHE ? Pas là, pour le moment. Mais elle était dans la rue hier, à l’appel d’organisations de jeunesse et de LFI, pour dénoncer “le coup de force de Macron”. Ils lui reprochent d’avoir choisi un Premier ministre de droite, malgré le fait que le NFP soit arrivé en tête aux législatives. “Je vous appelle à une bataille de longue durée”, a lancé Jean-Luc Mélenchon, juché sur un camion dans le cortège de la capitale. “Il n’y aura pas de trêve, car la démocratie est en danger”, a renchéri la députée LFI Aurélie Trouvé sur Franceinfo ce matin.
Question de chiffres. Hier, le ministère de l’Intérieur a fait état d’un total de 110 000 personnes en France, dont 26 000 à Paris ; contre 300 000 et 160 000, selon les organisateurs.
Dur, dur. Barnier s’était pourtant dit ouvert, vendredi soir sur TF1, à la présence de “gens de gauche” au sein de son exécutif. Rappelons aussi que sa feuille de route, telle que fixée par l’Elysée dans le communiqué de presse de sa nomination, évoque un “gouvernement de rassemblement”.
C’est niet. Mais sur ce côté de l’échiquier politique, les choses s’annoncent compliquées. Personne n’ira, répètent en substance Marine Tondelier et le socialiste Olivier Faure. “Si un homme de gauche vient dans le gouvernement de Monsieur Barnier, eh bien il n’est plus un homme de gauche”, tranchait à l’heure du déj l’ex-Insoumis Alexis Corbière sur LCI.
Mais… “Tout dépend de ce qu’on entend par gauche. Il suffit d’avoir un haut fonctionnaire marqué à gauche”, nuançait un conseiller ministériel dans La Tribune Dimanche, avant d’ajouter, non sans une pointe de moquerie : “Et puis, on aura toujours Manuel Valls qui voudra bien.” Sur BFM TV ce midi, le député RN Jean-Philippe Tanguy évoquait pour sa part le nom d’Arnaud Montebourg.
Ils n’en seront pas. “Si Michel Barnier m’appelle, je lui dis ‘merci mais pour moi, cela serait de la compromission que de travailler avec vous’”, a rejeté hier sur Franceinfo le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, interrogé sur le sujet. L’Opinion listait aussi hier les “non” de Jérôme Guedj, Hélène Geoffroy, Raphaël Glucksmann et Laurence Tubiana. Idem pour le député PS Philippe Brun, qui avait appelé le NFP à travailler à un accord de non-censure.
Le petit mot de Hollande. Sur répondeur jeudi quand Barnier a tenté de le joindre après sa nomination, l’ex-président lui a fait envoyer dans la foulée un mot manuscrit, relatait La Tribune Dimanche. Le Corrézien y a déploré “le lien de dépendance qui s’est noué entre [votre] gouvernement et le RN” et a fait savoir qu’il se situera “dans l’opposition (constructive)” à l’Assemblée nationale.
Pourquoi pas elle ? Le Monde a trouvé hier une éventuelle candidate en la personne de Ségolène Royal, qui avait dit, fin août, sa disponibilité pour Matignon. Son entourage a assuré au quotidien qu’une “construction commune entre la droite, le centre et une partie de la gauche, ouverte et à l’écoute, serait une bonne idée”.
Pourquoi pas lui ? On sort cette fois des étiquettes politiques, mais le succès des Jeux olympiques et paralympiques fait que certains pensent à Tony Estanguet — “l’homme de l’été”, selon Le Parisien, qui en a fait sa une ce dimanche. Outre plusieurs témoignages de proches qui ne validaient pas cette hypothèse, l’intéressé a, lui, dit vouloir “revivre une vie normale”, “retrouver [ses] racines” et “[s’]autoriser à souffler”.
DIRCAB CHECK. Playbook vous en parlait vendredi matin, c’est désormais chose faite : Jérôme Fournel devient le directeur de cabinet de Michel Barnier (il était auparavant celui de Bruno Le Maire à Bercy). Il aura deux priorités : le projet de budget pour 2025, qui doit être présenté à l’Assemblée nationale le 1er octobre, et la négociation avec Bruxelles, alors que la France est placée en procédure pour déficit excessif.
En équipe. Fournel sera secondé par deux adjoints, l’un chargé des volets économiques, croissance et activité ; l’autre du social et des services publics, selon l’entourage du PM. Quant au préfet délégué interministériel aux Jeux olympiques, Michel Cadot, un temps cité pour devenir son dircab, intégrera aussi l’équipe de Barnier en tant que chargé des questions régaliennes.
À FLEURETS MOUCHETÉS. Le week-end a aussi été l’occasion d’un duel à distance entre le Rassemblement national et Michel Barnier, qui ne pourra pas se passer des voix de l’extrême droite pour faire voter des textes à l’Assemblée nationale. D’où des accusations d’être aux mains des lepénistes (Olivier Faure ici, Manuel Bompard là). Au fait du poids de son parti dans la séquence à venir, Jordan Bardella a estimé hier, en marge d’un déplacement à la foire de Châlons, que le nouveau PM était “sous surveillance”.
A chacun sa formule. “Ce n’est pas un gouvernement sous surveillance, c’est un gouvernement sous bienveillance d’extrême droite”, a grincé Alexis Corbière sur LCI.
Que nenni, “moi, je suis sous la surveillance de tous les Français”, a rapidement réagi Barnier hier, en marge de sa visite à l’hôpital Necker.
Version 2. Mais le terme “sous surveillance” a été repris par Marine Le Pen, interviewée dans La Tribune Dimanche. “Nous avons posé nos exigences et nous ne les changerons pas”, a-t-elle ajouté. Par exemple, si sur l’immigration, Barnier “semble avoir le même constat que le nôtre”, s’est-elle réjouie, renvoyant au programme qu’il a porté lors de la primaire de la droite en 2021, elle a rappelé qu’elle “attend des actes”.
Ça attendra. D’ici là, Le Pen, qui préside le groupe RN à l’Assemblée, préfère se donner du temps avant de juger le gouvernement Barnier. A l’occasion de sa rentrée politique ce dimanche dans son fief d’Hénin-Beaumont, elle a déclaré qu’il “ne serait pas très raisonnable d’effectuer une censure après le discours de politique générale”, qui devra toutefois correspondre “sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons”.
Le chaud et le froid. “Si les Français devaient être à nouveau maltraités ou malmenés, nous n’hésiterons pas à censurer le gouvernement”, a-t-elle indiqué, précisant qu’elle allait fixer “des lignes rouges” au nouveau Premier ministre. La veille, au 20 heures de TF1, Bardella avait affirmé que si Barnier était “le nouveau prête-nom du macronisme, ce gouvernement tombera”. Mais que pour l’heure, il refusait de participer “au désordre institutionnel et au chaos démocratique”.
A eux de voir. Dans son discours, Le Pen a défendu l’organisation de référendums, sur des thématiques telles que le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité, la santé, le logement : le RN “soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement”.
PAS D’APPEL À UN ENNEMI. Pour sa rentrée politique, la triple candidate à la présidentielle a également dû réagir à un article du JDD sur le rôle qu’elle aurait joué dans la nomination du nouveau locataire de Matignon : “Je n’ai pas choisi le Premier ministre, je ne suis pas DRH d’Emmanuel Macron.” La leader du RN a démenti avoir assuré jeudi au chef de l’Etat qu’elle ne censurerait pas Barnier dans la foulée de sa désignation, lors d’un échange téléphonique. Selon elle, il n’y a pas eu de “deal secret”, le terme employé par l’hebdomadaire.
Ni de garanties. Ce dernier relate qu’après la vive sortie du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui avait qualifié Barnier de “fossile” et d’homme “stupide”, Macron “exigeait des garanties” sur la non-censure et avait donc décroché son téléphone pour s’en assurer personnellement, ce que l’Elysée dément également.
Mea culpa. Invité de BFM TV ce midi, Jean-Philippe Tanguy a en tout cas présenté ses excuses : “Je n’aurais pas dû m’exprimer ainsi”, se justifiant par la “situation sociale et économique gravissime” de son territoire, la Somme, à cause de “décisions extrêmement graves” prises par des “personnes politiques comme Monsieur Barnier”.
NOUVEAU VENU. On apprenait hier dans Le Figaro qu’Ambroise de Rancourt, 37 ans, pianiste professionnel et énarque, prenait ses fonctions comme directeur de cabinet de Marine Le Pen.
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MAUVAIS TEMPO. Elle devait initialement transmettre son plan de réduction du déficit public à la Commission européenne d’ici le 20 septembre. La France — qui est sous le coup d’une procédure de l’UE pour déficit excessif — vient de demander un délai supplémentaire, a indiqué hier Bercy, confirmant une information de La Tribune Dimanche.
L’heure tourne. La durée n’a pas été précisée ; les textes européens évoquent, dans un tel cas, une “période raisonnable”. Sans en dire davantage, le ministère a précisé à l’hebdomadaire qu’il “s’agit d’assurer une cohérence entre le plan et le projet de loi de finances 2025”.
Pour mémoire : l’envolée inattendue des dépenses des collectivités, couplée à des recettes fiscales décevantes, pourrait creuser le déficit public à 5,6% du PIB cette année, après 5,5% en 2023, selon des documents budgétaires transmis cette semaine par Bercy à des parlementaires (Playbook vous en parlait mardi). Or, “un retour dès 2027 du déficit sous les 3%”, comme prévu dans la trajectoire pluriannuelle des finances publiques transmise à Bruxelles au printemps, “supposerait de réaliser environ 110 milliards d’économies d’ici à 2027”, a prévenu la direction générale du Trésor dans une note datée de juillet consultée par l’AFP.
Comment qu’on fait ? Une trajectoire “caduque”, “peu vraisemblable et pas forcément souhaitable”, a alerté Pierre Moscovici, dans Le Parisien du jour. Le premier président de la Cour des comptes a plaidé pour un décalage : “S’il faut faire 3% en 2029, et non en 2027, disons-le et expliquons comment on y arrive, mais avec des mesures et des réformes crédibles.”
Ses conseils : y aller “mollo et viser juste” … “faire des économies intelligentes, qui ne dégradent pas les services publics”, en revenant par exemple sur les mesures liées à l’apprentissage … et ouvrir un débat sur la fiscalité, “qui ne doit pas être tabou”.
A prendre avec des pincettes. Pour faire les choses correctement, Moscovici a rappelé qu’il est possible de décaler le dépôt du projet de loi de finances (prévu pour le 1er octobre) à l’Assemblée nationale “d’une ou deux semaines”. “Ce sera sans doute le budget le plus délicat de la Ve République”, a-t-il martelé.
Il a son idée. Sur RTL à la mi-journée, François Bayrou a, quant à lui, défendu l’idée d’un “plan décennal de retour à l’équilibre des finances publiques”, arguant qu’il était impossible de “gérer un budget par des décisions brutales”.
SECOUSSES ROSES. Elle n’a jamais caché ses divergences avec Olivier Faure, mais cette fois Anne Hidalgo va plus loin. Dans une interview publiée hier dans Libération, la maire de Paris dit “sa colère profonde” envers la direction du PS, qui “a empêché la nomination de Bernard Cazeneuve”, et ne s’interdit pas de parler de “faute”. “Encore une fois, la direction s’en est remise à Jean-Luc Mélenchon”, dénonce Hidalgo. Elle est rejointe dans sa critique par Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, qui sur Franceinfo a jugé hier que “la gauche n’est pas exempte de reproches” : “À force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure.”
[Bien] chez soi. Interrogée sur les rumeurs faisant état de son départ prochain vers Place publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann, Hidalgo infirme et assure que “le combat à mener” se fera au sein du PS, car “nous sommes au bout d’une histoire” et qu’il y a une “impérieuse nécessité à avoir un congrès”.
ALLER PLUS LOIN. Lui souhaitait que le NFP discute d’un accord de non-censure avec le centre, en vain. Le député socialiste Philippe Brun a lancé hier à Léry, dans l’Eure, un nouveau mouvement politique intitulé ‘La Ligne populaire”, qui “vise à reconnecter la gauche avec les aspirations des classes populaires”, peut-on lire sur le site Internet dédié. “L’objectif est de réorienter la ligne politique de la gauche française en direction de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre”, a précisé l’élu ce dimanche dans un message envoyé à la presse.
DERNIÈRE TENTATIVE. On savait que Laurent Berger avait été approché par Macron et qu’il avait refusé Matignon. Ce week-end, L’Opinion et Les Echos livrent des détails sur les échanges entre les deux hommes, auxquels s’est joint… Olivier Faure. Le 27 août, l’ancien patron de la CFDT se rend à l’Elysée et dit non tout de suite au président, qui le rappelle deux jours plus tard pour s’assurer qu’il n’a pas changé d’avis.
Sans succès. Mercredi, voyant l’arrivée d’un PM de droite, Faure appelle Berger, vu comme une “solution de la dernière chance”, selon un proche du socialiste, et tente de le convaincre d’y aller ; puis, parle de lui à Macron. “J’entends, c’est un nom important. Je ne peux pas ne pas explorer cette piste”, rétorque le chef de l’Etat. Alexis Kohler rappelle Berger mercredi soir, mais sa décision reste la même : c’est toujours non.
IL SORT DU SILENCE. Son nom était monté aussi vite qu’il était redescendu (Playbook vous en parlait ici). Thierry Beaudet revient sur cette séquence dans une interview à Ouest-France daté d’aujourd’hui. S’il ne “partage pas nécessairement”, mais “admets”, l’idée que “seul un homme ou une femme politique pouvait occuper la fonction”, le président du Cese critique que son expérience ait été “balayée d’un revers de main” par certains : selon lui, cela “en dit long sur la non-considération des acteurs de la société civile”. Et non, il n’entrera pas dans un gouvernement Barnier.
TRÈS PEU POUR LUI. François Bayrou n’est pas fan de l’idée que les anneaux olympiques restent ad vitam aeternam sur la Tour Eiffel. “C’est stupide”, a-t-il lancé ce midi sur RTL. S’il n’est pas contre le fait “qu’on les garde un petit moment pour célébrer l’esprit olympique”, le président du MoDem refuse que des “symboles d’événements transitoires” viennent “transformer la vocation, le dessin et l’esthétique” du monument. Anne Hidalgo propose, elle, qu’ils y restent au moins jusqu’en 2028.
L’invitée politique sur Franceinfo : Aurélie Trouvé, députée La France insoumise.
Le Grand Rendez-vous sur Europe 1 avec CNews et Les Echos : Manuel Bompard, député et coordinateur national de La France insoumise.
Questions politiques sur France Inter et Franceinfo avec Le Monde : Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.
BFM Politique sur BFM TV avec La Tribune Dimanche : Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national.
Le Grand Jury RTL/Public Sénat/Le Figaro/M6 : François Bayrou, président du MoDem, Haut-commissaire au Plan, maire de Pau.
L’Evénement du dimanche sur LCI : Alexis Corbière, député Ecologiste et social.
Forum Radio J : Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes.
ET AUSSI À LA UNE. Le Parisien : Tony Estanguet, l’homme de l’été … La Tribune Dimanche : Michel Barnier : “J’ai une grande liberté” … Le JDD : Michel Barnier, un espoir pour la France.
Lundi 9 septembre. Assemblée nationale : la commission des Finances auditionne à 17h30 les ministres démissionnaires Bruno Le Maire (Economie) et Thomas Cazenave (Comptes publics) … Journées parlementaires des députés de La France insoumise au Palais-Bourbon, jusqu’à mardi inclus.
Mardi 10 septembre. Rentrée des parlementaires “Ensemble pour la République” à Rosny-sur-Seine, dans les Yvelines, jusqu’à mercredi inclus.
Mercredi 11 septembre. Journées parlementaires du groupe Les Démocrates à Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne, jusqu’à jeudi inclus … Rentrée politique d’Horizons et journées parlementaires à Reims, avec Edouard Philippe.
Jeudi 12 septembre. Déplacement d’Emmanuel Macron au Havre pour célébrer les 80 ans de la libération de la ville … Rentrée parlementaire des députés et sénateurs LR/La Droite républicaine à Aix-les-Bains, en Savoie, jusqu’à vendredi inclus … Fête de lancement de Paris 2030, par le PS parisien, en présence de la maire Anne Hidalgo, à partir de 18h30 … À Bordeaux, conférence de presse de rentrée du maire Pierre Hurmic, à 11 heures.
Vendredi 13 septembre. Ouverture de la Fête de l’Humanité, sur la Base 271 à Brétigny-sur-Orge/Le Plessis-Pâté, jusqu’à dimanche inclus.
Samedi 14 septembre. Emmanuel Macron préside la parade olympique pour célébrer les athlètes français, sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris, avant une réception à l’Elysée … Assemblée nationale : séminaire de rentrée du Rassemblement national, jusqu’à dimanche inclus … Discours du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, à la Fête de l’Humanité, à 17h30.
Dimanche 15 septembre. Rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing (Nord), autour du thème de la “question sociale”, en présence notamment d’Elisabeth Borne.
— L’exception Metsola : la présidente du Parlement européen et son mari lobbyiste (en accès libre)
— Sciences Po : les noms des trois finalistes (en accès libre)
— François Hollande raconte le rapport contrarié de la gauche avec le pouvoir (Le Monde)
IL CHANGE DE CATÉGORIE. Fini les gradins classiques, place à la tribune présidentielle. Michel Barnier assistera ce soir, au Stade de France, à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques aux côtés d’Emmanuel Macron. L’occasion de voir de près Aurélie Aubert (boccia) et Tanguy de La Forest (para-tir) qui seront les deux porte-drapeaux tricolores et de fêter dignement les 75 médailles françaises, dont 19 en or.
Un grand merci à : mon éditeur Jean-Christophe Catalon et Pauline de Saint Remy.
* Enquête Ifop pour le JDD, menée auprès d’un échantillon de 950 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 5 au 6 septembre.
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